La nuit. Des requins blancs nagent. Ils ne croquent la jambe d’aucun surfeur. Il est 01h57. Je pose ma tête. Là. Contre la terre. J’écoute. Je gratte. Je plante mes ongles. J’enfonce mes doigts. Chaque phalange à mesure que les requins nagent. Je ne ris pas. Je ne pleure pas. Les libellules volettent autour. J’enfonce mon poing dans la terre. Les morts sont démaquillés. Ils avancent nus. Ils s’appliquent à leurs récits. Je caresse le flanc de la terre. Je ne lui ai pas menti. La nuit. Des orques nagent. Leurs ailerons si hauts. Noirs. Tranchent la surface de l’océan. Ils descendent. Se retrouvent en profondeur. Ils chantent. parlent. Il est 02h03. Il n’y a pas de veilleuse dans l’océan la nuit. L’océan bLEU. L’océan vaste. Bleu-Noir. Juste noir.