<p value="<amp-fit-text layout="fixed-height" min-font-size="6" max-font-size="72" height="80">Le matin. À 6h15 je suis hors du lit. Trop tôt. J’aimerai soupirer encore un peu et m’étirer et me déployer et mettre du désordre dans mes draps. Je les rejette. Ils sont souvent collés à ma peau. La douche est chaude. 39 degrés. Elle me préserve. Le savon. Le shampoing un jour sur deux. Le lait sur le corps. L’huile sur le visage. Les cheveux démêlés au peigne le plus souvent. Une poignée de cheveux dans le lavabo réunie en une boule homogène. Je prépare le café. Appuie sur la cafetière pour le presser. Le serrer entre deux zones. Un café avec une banane. Depuis que j’aime O. À cette heure-ci je me porte sur la banane. Si j’aimais autrement l’orange ou la carotte pourrait être mon choix. J’aime ici et non ailleurs. Et O. à côté de moi se sert son café et observe le monde avec son smartphone. Il est 6h38. À 7h04 dans le métro. J’aime les transports en commun. Ceux qui vont vite. Le bus trop lent. Le tramway ça va. Oui ça va. On regarde les paysages. On avance tout de même. Je fais un changement. Je n’aimerai pas prendre ma voiture. Me concentrer. Non plus pédaler. Je n’en ai pas envie. J’aime entrer dans le métro. Penser à tout. Sans retenir les visages. Mes voix intérieures fluides et momentanées. Ce que je préfère, ce moment où je me trompe de station, où la fugacité de mon corps s’exprime.<br>Je n’ai pas d’avis sur l’impermanence me dit O.<br>Je passe chez le buraliste remettre des jeux à gratter que O. et moi avons joué il y a quelques jours. Des jeux portant sur ta date de naissance. Les influences cosmiques. Le thermomètre affiche 35. Septembre. L’été indien. Joe Dassin. La canicule. Le réchauffement. Le buraliste m’annonce notre gain de 6 euros. Je les prends. Je ne rejoue pas. Et me paye les cafés de la semaine à la machine du travail.Le matin. À 6h15 je suis hors du lit. Trop tôt. J’aimerai soupirer encore un peu et m’étirer et me déployer et mettre du désordre dans mes draps. Je les rejette. Ils sont souvent collés à ma peau. La douche est chaude. 39 degrés. Elle me préserve. Le savon. Le shampoing un jour sur deux. Le lait sur le corps. L’huile sur le visage. Les cheveux démêlés au peigne le plus souvent. Une poignée de cheveux dans le lavabo réunie en une boule homogène. Je prépare le café. Appuie sur la cafetière pour le presser. Le serrer entre deux zones. Un café avec une banane. Depuis que j’aime O. À cette heure-ci je me porte sur la banane. Si j’aimais autrement l’orange ou la carotte pourrait être mon choix. J’aime ici et non ailleurs. Et O. à côté de moi se sert son café et observe le monde avec son smartphone. Il est 6h38. À 7h04 dans le métro. J’aime les transports en commun. Ceux qui vont vite. Le bus trop lent. Le tramway ça va. Oui ça va. On regarde les paysages. On avance tout de même. Je fais un changement. Je n’aimerai pas prendre ma voiture. Me concentrer. Non plus pédaler. Je n’en ai pas envie. J’aime entrer dans le métro. Penser à tout. Sans retenir les visages. Mes voix intérieures fluides et momentanées. Ce que je préfère, ce moment où je me trompe de station, où la fugacité de mon corps s’exprime. Je n’ai pas d’avis sur l’impermanence me dit O. Je passe chez le buraliste remettre des jeux à gratter que O. et moi avons joué il y a quelques jours. Des jeux portant sur ta date de naissance. Les influences cosmiques. Le thermomètre affiche 35. Septembre. L’été indien. Joe Dassin. La canicule. Le réchauffement. Le buraliste m’annonce notre gain de 6 euros. Je les prends. Je ne rejoue pas. Et me paye les cafés de la semaine à la machine du travail.