EXTRAIT

img_2239Sur la route, du monde. Beaucoup de monde. Sur les branches de mon visage aussi. La tranche de mon épaule. Des cendres et des étincelles permutent. Je ne sais pas où je me rends. Les parois au fond du garage. Les huiles. L’essence. La voiture qui ne roule pas.

Je porte mon manteau comme si j’avais froid l’été, oui parfois. Je suis toujours dans le jardin. Les mains de mon grand-père ne sont pas abîmées. Elles tiennent la chair des fraises. Nous équeutons les haricots. La chauve-souris passe au-dessus de nous. Une autre. Nous adorons les chauves-souris. Leurs canines cheveux.
Nous attendons la nuit. Au soleil de juillet, la nuit.

Je ne vois pas encore les raisins. Nous y goûtons trop tôt. En septembre, nous ne serons plus là. Alors, il le faut, les saisir avant le temps venu.
La robe sans manches comme si j’avais chaud l’hiver, oui parfois.

Je coince mon petit doigt dans la chaise longue. Je ne crie pas. La douleur calme. L’enfant a perdu un ongle. Pour la première fois. Il monte les escaliers. À toute allure. La salle de bain, l’armoire à pharmacie, sortir un verre et le dakin. Plonger le doigt dans la solution. Ne pas crier. Chut. Regarder. Attendre. La peau se résout seule.

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